Organisés par le CIVB et les journaux Sud Ouest et Terre de vins, les trophées Bordeaux Vignobles Engagés mettent en valeur et récompensent l’engagement des professionnels du vin en faveur de l’environnement.
Sur les 275 candidatures proposées, Tourteau Chollet fait partie des 34 propriétés mises en lumière par Sud Ouest.
Découvrons l’article en question :

« Un engagement à tous les niveaux »
Parmi les premiers à avoir la certification haute valeur environnementale, le domaine de Graves a engagé il y a près de 20 ans sa démarche vertueuse

« Un engagement à tous les niveaux, où chaque action mise bout à bout finit par compter. »
Voilà résumé en quelques mots l’état d’esprit qui anime le Château Tourteau Chollet, niché à Arbanats, dans l’appellation de Graves. Ajoutons un mot supplémentaire : pionnier. Propriété de la société VitisVintage, créée fin 2000 par Maxime Bontoux, le Château Tourteau Chollet est un des premiers de son appellation a être certifié Terra Vitis dès 2005. En 2012, VitisVintage obtient pour ses trois domaines (Tourteau Chollet plus les châteaux Grand-Lartigue et Ferrand Lartigue à Saint-Emilion) la certification haute valeur environnementale (HVE). Une démarche visionnaire, à l’époque -pas si lointaine- où le label HVE restait encore rare dans le Bordelais.
« Dès le début, explique Sébastien Labails, directeur général de VitisVintage, il y a eu cette volonté sincère de faire des vins respectueux de l’environnement. » A l’écart de la départementale, la D1113 qui longe la Garonne, le domaine reste discret, à l’image de son propriétaire, mais ambitieux.
Label Bee Friendly

A sa reprise, le site est doté de sa propre station de récupération des effluents phytosanitaires (les eaux de lavage du matériel, par exemple) d’une capacité de 5000 hectolitres. Dans les 63 hectares de vignes, les désherbants chimiques sont rapidement bannis. Et le vignoble voit se multiplier les gestes concrets. Comme la plantation d’un verger, dans les années 2010, sur une parcelle d’un demi-hectare laissée en jachère. Ou l’utilisation de produits de biocontrôle, à l’instar de l’argile blanche pulvérisée sur les feuilles de vigne pour les protéger des piqûres de la cicadelle, petit insecte aux effets dévastateurs. Ou encore, plus récemment, le recours à la confusion sexuelle, où de petits diffuseurs de phéromones accrochés dans les rangs remplacent les insecticides ciblant le ver de la grappe. Autant de choix qui ont un coût : la protection par confusion sexuelle revient à 150 à 200 euros l’hectare, contre 40 euros pour un insecticide conventionnel, mentionne le directeur.
Fin 2019, le Château Tourteau Chollet s’est vu attribué le label Bee Friendly, label européen qui distingue les exploitations respectueuses des pollinisateurs. « Notre idée était de savoir si les espaces naturels, autour de nous, fonctionnent bien », poursuit Sébastien Labails. Depuis deux ans, un couple d’apiculteurs vient installer quelque quatre-vingt ruches pendant deux mois et demi, lors de la floraison des châtaigniers et des acacias qui bordent le vignoble. En mai et juin, la saison coïncide justement avec la période de traitement des vignes.

La prochaine étape ? Sébastien Labails songe à des indicateurs pour mieux maîtriser la consommation d’eau, d’énergie, ou à un contrôle encore plus poussé sur l’absence de pesticides. « Notre engagement est un travail au quotidien. Il y a toujours à faire ! » Arrivé en 2018 à la direction de VitisVintage, l’ingénieur diplômé de Bordeaux Science Agro assume son goût pour la recherche et l’innovation. Le Château Chollet pourrait se faire moins discret.

A.M.